lundi 12 janvier 2009

De quelques versions de notes biographiques : Jacinthe Tremblay... aspirante poète

Notes biographiques accompagnant un texte soumis au concours de poésie du Fête des Chants de Marins de Saint-Jean-Port-Joli, au Québec.
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Jacinthe Tremblay a grandi au bord du Lac Matapédia, à Sayabec. Elle a étudié à Rimouski et passé de longues heures sur son quai. Elle a habité à Sorel, près du fleuve et vit maintenant sur l’île de Montréal. Elle est une femme d’eau, de montagnes et de mots.

Elle gagne depuis toujours sa vie avec des textes. Économiques, politiques, sportifs, sociaux et culturels. Mais rarement poétiques. Sauf à l’adolescence, alors qu’elle a été trois fois lauréate provinciale du concours de la chanson 4-H. Elle avait compris que le nombre restreint de candidats augmenterait ses chances de gagner le voyage gratuit en train à Montréal qui venait avec la bourse! On lui a également décerné quelques prix de journalisme.

Février 2002

PS. Mon poème, La mère, a gagné le troisième prix de ce concours. Il a été publié dans le recueil Les mots à la dérive, La Fête des chants marin, Saint-Jean-Port-Joli, 2008.

Le voici :

La mère


Elle ne dansait jamais, la mère. Mais elle venait, parfois, s’asseoir au bout du quai.
Il n’y avait pas de banc, au bout du quai.
Juste l’illusion d’un espace, d’un repère, pour regarder.
Elle s’imaginait un banc. Mais il n’y avait pas de banc.

Juste la mer à regarder. Debout.

Bleue, verte, grise, turquoise, brune même. Parfois.

Les jours de vents roses, elle voyait un autre monde.
Tout près et si loin. Rond et creux. Bleu, vert ou gris. Ou invisible.
Dans la brume, dans le vent brun.
Il n’y avait rien. Ou il y avait le bout du monde. La fin du monde d’un monde infini.



Elle ne dansait jamais la mère, mais la mer la faisait rêver.

Rêveuse, la mère.

Une mer de rêve.

Un rêve de mère.



Sur son banc, elle voyait un bout de bois dansant sur la mer.
Elle imaginait un bout de banc. Mais il n’y avait pas de banc.
Juste l’illusion d’un banc sculpté par sa danse sur la mer.

A-t-il voyagé longtemps? Loin? Entre les deux côtés de l’infini? se demandait la mère.
De Moscou à Rimouski? Du Mississipi à Kamouraska? De Port-au-Persil à l’Anse-Pleureuse?

Qu’importe.

Un bout de banc était venu danser devant la mère.
Il avait voyagé pour venir danser devant son quai.




Encore et encore, la mère suit du regard et du cœur le bleu, le vert, le gris, le turquoise et même, le brun de la mer. Pour voyager.

Et elle voyage. Depuis son banc, qui n’est qu’un rêve de banc, elle se fonde à l’infini.



La mère ne danse pas. Elle rêve. Se marie au parcours de la mer.

Voyage-t-elle en face? Vers des ronds et des creux? Parfois.

Derrière, plus haut, vers le Sud? Jamais.

La mer n’a pas de regrets. Elle va devant.

Devant. Plus loin. Toujours.

Comme cette mère qui n’a pas de banc.

Et qui regarde la mer. Debout.



Jacinthe Tremblay
9 juillet 2001

1 commentaire:

  1. Trés beau ce poême, comme un méditation il méritait un prix!
    Bravo aussi pour ce blog très intéressant et enrichissant.
    Tremblay et Fille, quelle équipe.
    Trés bonne photo aussi...
    Que du bon!

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